El Bulli : 4 fois élu meilleur restaurant du monde

El Bulli, c’était un grand restaurant espagnol niché dans une crique protégée de la Costa Brava. Quelques mois avant sa fermeture en 2011, j’ai eu le plaisir de faire l’expérience de ce haut lieu de la gastronomie mondiale.

Dès l’arrivée, on est touché par le paysage grandiose et le parfum enivrant des eucalyptus. On monte quelques marches, l’accueil est chaleureux et débute par un tour en cuisine. Sa décoration est un mélange d’art contemporain et de style industriel.

Et quelle cuisine !

El Bulli : une cuisine de passion et d’illusions

La surprise est totale, on ne découvre les plats qu’au fil du service, impeccable lui aussi.
Illusion et passion, tels sont les maîtres mots de la cuisine avant-gardiste de Ferran Adrià, le génial Chef du mythique El Bulli.

Ouvert d’avril à septembre, El Bulli a été élu 4 fois meilleur restaurant du monde. Et plus qu’un restaurant, il s’agit d’une véritable expérience culinaire. En effet, c’est un menu unique de 200 ingrédients entièrement recréé chaque année, avec 2 millions de demandes de réservations par an mais seulement 50 privilégiés par jour.

Ce menu, c’est une cadence ininterrompue et parfaitement maîtrisée de quarante plats. Il est divisible en 4 actes : apéritifs, tapas/ plats, desserts, cafés.

Tous les sens sont sollicités : la vue, l’ouïe, l’odorat, le goût, le toucher. À l’excitation se mêle la surprise et chaque plat fragile et éphémère est expliqué brièvement. Ce qu’on pense être dans l’assiette n’est pas forcément ce qui s’y trouve. C’est un vrai feu d’artifice.

La magie de Ferran Adria

Ferran Adria est un magicien. Il fait usage des techniques culinaires et de la science comme la lyophilisation, la sphérification, la caramélisation, les additifs comme des épaississants pour laisser libre cours à sa créativité.

Pour lui, la cuisine moléculaire ne veut rien dire, sa cuisine s’en inspire mais la dépasse. Il pioche aussi bien dans le design ou l’architecture. Point de mousses et d’écumes au menu, mais des produits frais, de saison. Il utilise du miel de romarin, de l’huile d’olive, du parmesan, de la truffe noire, des crevettes, du gibier, des fleurs, sous des formes inattendues.

Cela donne par exemple un délicieux coussin-cocktail « piña colada » de barbe à papa blanche rempli d’ananas lyophilisé et de billes de coco, d’une fraîcheur inouïe. Ou encore : un palet d’hibiscus et de cacahuètes, de la crème de caviar et caviar de noisettes, des chips d’huile d’olive, des gnocchis de polenta au café et youba au safran, un cappuccino de gibier, une châtaigne mimétique, des nems de fleurs et tant d’autres.

Un seul mot à la bouche : magique !

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