Acidité gastrique : l’hypochlorhydrie, son impact sur la santé

L’estomac est un milieu acide, avec un pH normal compris entre 1,5 et 2,5. Les cellules pariétales de l’estomac sont responsables de la production d’acide chlorhydrique HCl. Cependant, avec l’âge, la production de cet acide diminue : c’est pourquoi la moitié des personnes de plus de 60 ans souffrent d’hypochlorhydrie, une diminution de l’acidité gastrique. Et plus tard, à l’âge de 85 ans, environ 80 % des personnes en bonne santé sont concernées par ce problème (1).

 

L’importance d’une acidité gastrique optimale

Le maintient d’une acidité gastrique optimale est essentiel pour plusieurs raisons :

  1. Digestion des protéines : l’utilisation de médicaments anti-acides, tels que les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP), augmente le pH de l’estomac à 3,5 ou plus. Cela inhibe la pepsine, une enzyme essentielle à la digestion des protéines. Il est donc important de maintenir une bonne acidité gastrique pour assurer une digestion adéquate des protéines (2).
  2. Absorption de vitamines et minéraux : l’acidité gastrique est également nécessaire pour l’absorption de nombreux nutriments comme la vitamine B12, la vitamine C, le fer, le calcium, le magnésium, le zinc et le cuivre. Un manque d’acidité gastrique peut entraîner des carences en ces nutriments (3).
  3. Défenses immunitaires : l’acidité gastrique joue un rôle crucial dans la défense contre les intoxications alimentaires, les infections à H. pylori, les parasites et autres infections. En ayant un niveau adéquat d’acidité, nos défenses immunitaires sont renforcées (3).

Le lien entre l’hypochlorhydrie et les problèmes de santé

L’hypochlorhydrie est associée à plusieurs problèmes de santé :

  • Reflux gastro-œsophagien : une acidité gastrique insuffisante peut augmenter le risque de reflux gastro-œsophagien.
  • Multiplication bactérienne intestinale : chez les personnes âgées, l’hypochlorhydrie peut entraîner une multiplication excessive de bactéries dans l’intestin. Cela concerne environ 20 % des personnes âgées entre 60 et 80 ans et 40 % des personnes de plus de 80 ans.
  • Carence en nutriments : un manque d’acidité gastrique peut entraîner une mauvaise absorption de la vitamine B12, ce qui peut provoquer de la fatigue et des problèmes nerveux. De plus, elle peut également affecter l’absorption d’autres nutriments comme la vitamine C, le fer, le calcium, le magnésium, le zinc et le cuivre (4).
  • Problèmes de digestion : l’acidité gastrique est nécessaire à la digestion des protéines. Chez les personnes âgées, l’hypochlorhydrie peut entraîner des problèmes de digestion des protéines, une carence en acides aminés essentiels et une perte de masse musculaire, augmentant ainsi le risque de chute et de fracture.

Symptômes courants de l’hypochlorhydrie

Voici des symptômes fréquemment associés à l’hypochlorhydrie :

 

  • candidoses chroniques
  • parasites intestinaux chroniques ou déséquilibre du microbiote intestinal
  • carence en fer
  • acné
  • ongles mous et craquelés
  • allergies alimentaires multiples
  • nausée après avoir consommé des compléments alimentaires
  • vaisseaux sanguins dilatés autour du nez et sur les joues (chez des personnes non alcooliques)
  • ballonnements, brûlures, gaz, éructations
  • remontées acides
  • sensation de plénitude gastrique après le repas
  • indigestion, diarrhée, constipation
  • aliments non digérés dans les selles

Des maladies associées à l’hypochlorhydrie

  • maladie d’Addison
  • asthme
  • maladie cœliaque
  • herpès
  • diabète
  • maladies autoimmunes
  • urticaire
  • eczéma

Une meilleure prescription des IPP 

16 millions de patients en France sont traités avec des IPP alors que plus de la moitié des usages ne serait pas justifiée. Les traitements prescrits sont souvent trop systématiques ou sur des durées trop longues. (selon l’HAS Haute Autorité de Santé)

Lorsqu’ils sont prescrits pour une durée de plusieurs mois, les risques sont une diminution importante du taux de magnésium, une carence en vitamine B12, des fractures de la hanche, du poignet et des vertèbres.

 

Les 3 principaux mauvais usages des IPP 

 

Les principaux mésusages des IPP sont les suivants : 

 

1. Prévention des lésions gastroduodénales dues aux AINS : ils sont prescrits inutilement dans 80% des cas en prévention des lésions gastroduodénales dues aux AINS chez des patients non à risque de complications gastroduodénales

2. Traitement du reflux gastro-œsophagien : pour un reflux gastro-œsophagien, la durée de prescription est trop longue : la durée initiale recommandée est de 4 semaines et elle doit être réévaluée régulièrement

3. Prescription chez les personnes âgées, les nourrissons et les jeunes enfants : les prescriptions sont trop fréquentes chez les personnes les plus âgées et les nourrissons ou les jeunes enfants. La pertinence est à évaluer chez les personnes âgées polymédiquées et plus fragiles (risques d’effets indésirables/interactions médicamenteuses).

Aussi, chez les nourrissons et les jeunes enfants, ils sont rarement justifiés et non utiles en cas de régurgitation non compliquée.

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Références


HAS
The Institute for Functional Medicine
(1) Britton, McLaughlin, Ageing and the gut. The Proceedings of the nutrition society, 2013 Feb;72(1):173-7.
doi:10.1017/S0029665112002807.
(2) Corleto, Festa, Di Giulio, Annibale, Proton pump inhibitor therapy and potential long-term harm, Current
Opinion in Endocrinology Diabetes Obesity 2014 Feb;21(1):3-8. doi: 10.1097
(3) She, Fox, The role of the gastrointestinal microbiome in Helicobacter pylori pathogenesis, Gut
microbes 2013 Nov-Dec;4(6):505-31. doi: 10.4161
(4) Hunt, Camilleri, Crowe, El-Omar, Fox, Kuipers, Malfertheiner, McColl, Pritchard, Rugge, Sonnenberg,
Sugano, Tack, The stomach in health and disease, Gut 2015 Oct;64(10):1650-68. doi: 10.1136/autinl-2014.
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