Addiction alimentaire : pourquoi certains aliments nous rendent accros ?

L’addiction alimentaire est un phénomène bien réel, souvent déclenché par la consommation d’aliments riches en sucre, en gras et en sel. Ces aliments hyperpalatables activent les circuits de la récompense dans notre cerveau, de la même manière que certaines substances addictives.

Quels sont les aliments les plus addictifs ?

Selon une étude de l’Université du Michigan, les aliments les plus susceptibles de provoquer une addiction alimentaire sont :

  1. Pizza
  2. Chocolat
  3. Chips
  4. Cookies
  5. Crème glacée
  6. Frites
  7. Cheeseburger
  8. Sodas
  9. Gâteaux
  10. Fromage
  11. Bacon
  12. Poulet frit
  13. Pain blanc
  14. Pop corn au beurre
  15. Céréales pour petit-déjeuner
  16. Bonbons gomme

Ces aliments sont souvent formulés pour maximiser leur impact sur notre cerveau, retardant ainsi la sensation de satiété et incitant à la surconsommation.

Pourquoi notre cerveau est-il sensible à ces aliments ?

L’évolution joue un rôle clé. Nos ancêtres vivaient dans un environnement où la nourriture était rare. Le cerveau a donc développé un mécanisme pour nous motiver à rechercher les aliments les plus caloriques. Aujourd’hui, cette adaptation est détournée par l’industrie agroalimentaire qui crée des aliments ultra-transformés hautement addictifs.

Le « Bliss Point » : comment l’industrie nous pousse à consommer plus

Le Dr Howard Moskowitz, expert en psychologie expérimentale à Harvard, a découvert le concept du bliss point (point de félicité). Il s’agit du dosage optimal de sucre, de gras et de sel qui maximise le plaisir sensoriel et incite à la surconsommation.

Addiction alimentaire et troubles du comportement alimentaire (TCA)

L’addiction alimentaire est particulièrement présente chez les personnes souffrant de troubles du comportement alimentaire :

  • Anorexie mentale purgative : 85,7 %
  • Boulimie nerveuse : 81,5 %
  • Hyperphagie boulimique : 76,9 %
  • Anorexie mentale restrictive : 50 %

Comment reconnaître une addiction alimentaire ?

Selon Goodman, une addiction se caractérise par :

  • Impossibilité de résister aux impulsions à réaliser ce type de comportement
  • Sensation croissante de tension précédent immédiatement le début du comportement
  • Plaisir ou soulagement pendant sa durée
  • Sensation de perte de contrôle pendant le comportement

Présence d’au moins 5 des 9 critères suivants :

1. Préoccupation fréquente au sujet du comportement ou de sa préparation

2. Intensité et durée des épisodes plus importantes que souhaitées à l’origine

3.Tentatives répétées pour réduire, contrôler ou abandonner le comportement

4.Temps important consacré à préparer les épisodes, à les entreprendre ou à s’en remettre

5. Survenue fréquente des épisodes lorsque le sujet doit accomplir des obligations professionnelles, scolaires ou universitaires, familiales ou sociales

6. Activités sociales, professionnelles ou récréatives majeures sacrifiées du fait du comportement

7. Perpétuation du comportement, bien que le sujet sache qu’il cause ou aggrave un problème persistant ou récurrent d’ordre social, financier, psychologique ou psychique

8. Tolérance marquée : besoin d’augmenter l’intensité ou la fréquence pour obtenir l’effet désiré, ou diminution de l’effet procuré par un comportement de même intensité (critère discuté)

9. Agitation ou irritabilité en cas d’impossibilité de s’adonner au comportement

Peut-on vraiment parler d’addiction ?

Certaines recherches suggèrent que l’addiction alimentaire partage des similitudes avec l’addiction aux drogues :

  • Activation du système de récompense dopaminergique
  • Sevrage et symptômes de manque en cas d’arrêt brutal

Cependant, le débat scientifique persiste sur la classification de l’addiction alimentaire en tant que pathologie distincte.

L’addiction alimentaire est un phénomène complexe qui repose sur des mécanismes biologiques et psychologiques bien documentés. Plutôt que de se blâmer, il est essentiel de comprendre ces mécanismes et d’adopter des stratégies adaptées pour retrouver un équilibre physique et mental.

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Références

Schulte EM, Avena NM, Gearhardt AN. Which foods may be addictive? The roles of processing, fat content, and glycemic load. PLoS One. 2015

Meule A. Are certain foods addictive? Front Psychiatry. 2014

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