Intestin irritable : le cerveau aussi est concerné

Le syndrome de l’intestin irritable (SII) touche entre 10 à 15 % de la population mondiale, selon les données de la Rome Foundation (2021). Il s’agit d’un trouble digestif fonctionnel chronique, souvent mal compris, qui altère significativement la qualité de vie. Contrairement à d’autres pathologies digestives, il ne s’accompagne pas de lésions visibles, ce qui peut compliquer le diagnostic.

Une maladie de l’interaction intestin-cerveau

Le SII est aujourd’hui classé parmi les troubles de l’interaction intestin-cerveau. Ce concept repose sur une communication bidirectionnelle permanente entre le système nerveux central (le cerveau) et le système digestif (l’intestin), via ce que l’on appelle l’axe intestin-cerveau.

Cet axe implique :

  • Les neurotransmetteurs, dont la sérotonine, en majorité produite dans l’intestin
  • Le système nerveux entérique (ou “deuxième cerveau”)
  • Le système immunitaire intestinal
  • Le microbiote intestinal

Des symptômes digestifs… et bien plus

Le SII ne se limite pas aux troubles intestinaux. Les symptômes peuvent être digestifs ou extra-digestifs :

  • Douleurs ou crampes abdominales
  • Ballonnements
  • Diarrhée, constipation ou alternance des deux
  • Troubles de la motilité digestive
  • Hypersensibilité viscérale
  • Altération de la perméabilité intestinale
  • Anxiété, dépression ou troubles du sommeil
  • Présence possible d’une dysbiose intestinale

Les critères de Rome IV pour diagnostiquer le SII

Les critères de Rome IV, utilisés par les gastro-entérologues, définissent le SII comme :

Une douleur abdominale récurrente, au moins 1 jour par semaine depuis 3 mois, associée à au moins deux des critères suivants : liée à la défécation, accompagnée d’un changement de la fréquence des selles ou de leur consistance.

Les sous-types du SII

La classification des selles repose sur l’échelle de Bristol (ci-dessous), ce qui permet d’identifier trois sous-types principaux de SII :

  • SII-C (constipation prédominante) : selles de type 1 ou 2 ≥ 25 % du temps
  • SII-D (diarrhée prédominante) : selles de type 6 ou 7 > 25 % du temps
  • SII-M (mixte) : alternance des deux

Échelle de Bristol – Classification des selles

  • Type 1 : petites boules dures, difficiles à expulser
  • Type 2 : selles grumeleuses
  • Type 3-4 : selles normales
  • Type 5 : morceaux mous séparés
  • Type 6-7 : selles molles à liquides

Le rôle du microbiote intestinal

Les études récentes soulignent l’implication du microbiote intestinal dans le SII, notamment en lien avec la perméabilité intestinale, l’inflammation de bas grade et la sensibilité viscérale. Un déséquilibre du microbiote, appelé dysbiose, est fréquemment observé chez les personnes atteintes du SII.

Des stratégies comme l’alimentation pauvre en FODMAPs, la gestion du stress, l’activité physique douce et parfois une supplémentation ciblée peuvent être envisagées en fonction du profil de chaque personne.

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Références

  • Fondazione Rome IV (2016, 2021)
  • Mayer EA et al. (2021). Gut Microbes and the Brain–Gut Axis in Functional GI Disorders. Nat Rev Gastroenterol Hepatol.